Comment aider un être cher à demeurer fidèle à son traitement

Le manque de fidélité au traitement est la principale cause de rechute chez les patients qu’on appelle « de type porte-tournante », des personnes qui ne sortent de l’hôpital que pour y retourner à plus ou moins brève échéance. L’observance du traitement apporte avec elle l’espoir d’un contrôle amélioré des symptômes de la maladie, un meilleur fonctionnement interpersonnel et constitue une source d’optimisme et de confiance pour les patients et leur famille. L’abandon du traitement est un problème de santé publique majeur qui pèse lourdement à la fois sur les individus et la société de façon générale, en terme d’augmentation du taux de suicide, de risques de violence, d’itinérance, de commission d’actes répréhensibles ou de délits, et de ré-hospitalisations coûteuses et pénibles.

Pourquoi certains patients hésitent à prendre leur médication

  • Les patients perçoivent habituellement mal la maladie qui les affecte. Comme ils ne se considèrent pas malades, ils ne voient pas du tout pourquoi ils devraient prendre des médicaments. En fait, l’absence d’autocritique (l’incapacité de reconnaître qu’on est malade) est une caractéristique fréquente de la schizophrénie.
  • Certains patients peuvent penser que ce sont les médicaments qui provoquent la maladie. Si la paranoïa figure parmi les symptômes de la maladie, la personne peut avoir l’impression que les médicaments sont des éléments faisant partie d’un complot qui vise à nuire à son fonctionnement.
  • Lorsqu’ils commencent à se sentir mieux, les patients peuvent oublier tout simplement de prendre leurs médicaments ou ils peuvent penser qu’ils n’en ont plus besoin, surtout s’ils n’ont pas été suffisamment informés de la nature de leur maladie. 
  • Certains effets secondaires peuvent être gênants et particulièrement désagréables, rendant le traitement difficilement supportable. La personne peut alors avoir l’impression que les médicaments lui font plus de mal que de bien.
  • Parfois, certains patients oublient tout simplement de prendre régulièrement leurs médicaments à cause de leur style de vie désorganisé ou de légers troubles de mémoire.
  • Certains patients craignent que les médicaments les dépouillent de leur personnalité ou contrôlent leur esprit. D’autres ne tolèrent pas le contact avec la réalité et préfèrent retourner dans leur monde délirant.
  • Dans certains cas, en raison de leurs préjugés sur les médicaments et sur la maladie, des membres de l’entourage peuvent malheureusement décourager les patients à poursuivre leur médication. L’éducation des familles sur la maladie est donc toujours essentielle.

Quelques indices qui peuvent faire penser à l’abandon de la médication

  • Il reste des comprimés dans le contenant ou dans le pilulier.
  • La personne néglige de faire renouveler son ordonnance.
  • La personne ignore le nom ou la posologie du médicament qui lui a été prescrit.
  • Les symptômes qui étaient disparus avec la médication réapparaissent.

Un soutien familial aimant et compréhensif

C'est certainement un des facteurs les plus importants qui puisse convaincre une personne atteinte de schizophrénie d’être fidèle au traitement qui lui a été prescrit. Les quelques attitudes suivantes sont de nature à l’aider à demeurer fidèle à son traitement:

  • Dans toute circonstance, rappelez-vous que la persuasion apporte toujours de meilleurs résultats que la contrainte. Utiliser des menaces pour forcer quelqu’un à prendre ses mé- dicaments ne peut être qu’une solution utilisée de façon exceptionnelle dans une situation particulière et temporaire. Expliquez-lui plutôt calmement que si elle ne prend pas ses médicaments, elle peut se retrouver à l’hôpital.
  • Si vous soupçonnez votre proche de ne pas prendre ses médicaments, posez-lui franchement la question, mais en le faisant d’une manière telle qu’il ne puisse pas interpréter votre question comme un jugement, un blâme ou une menace.
  • Ne punissez pas, ne réprimandez pas et ne blâmez pas votre proche s’il admet ne pas prendre fidèlement ses médicaments. Si vous le faites, ce pourrait être la dernière fois qu’il vous donnera une réponse honnête.
  • Insistez sur les bienfaits quotidiens qu’apportent les médicaments comme un sommeil réparateur, la diminution de l’anxiété et de la fatigue, des relations familiales plus harmonieuses et une meilleure qualité de vie en général. Évitez toute approche alarmiste et soyez toujours positif.
  • Essayez d’associer, chez votre proche, le fait de prendre ses médicaments et la réalisation des buts qu’il a dans la vie — par exemple, trouver un travail, terminer ses études ou avoir une relation amoureuse.
  • Faites en sorte que la famille entière reçoive toute l’information nécessaire sur la maladie et soit convaincue de la nécessité de prendre des médicaments. Autrement, la personne atteinte de schizophrénie recherchera l’opinion et l’appui du membre de la famille qui semble le moins convaincu de la nécessité de la fidélité au traitement. • Si quelqu’un d’autre dans la famille prend une médication, faites un rituel de la prise des médicaments. Par exemple, tout le monde prend ses médicaments en même temps, même s’il s’agit simplement de vitamines pour certains.
  • Dites toujours la vérité à votre proche sur sa médication et ne dissimulez pas les médicaments dans sa nourriture. Vous provoquerez ainsi un sentiment de méfiance et alimenterez des idées paranoïdes.
  • Insistez auprès du médecin du patient pour qu’il soit franc avec lui au sujet des effets secondaires prévisibles. S’il en a été averti à l’avance, le patient pourra accepter un effet secondaire comme la sécheresse de la bouche ou une salivation excessive, par exemple, comme un prix acceptable à payer pour se sentir mieux.
  • Encouragez votre proche à s’abstenir de consommer de l’alcool et des drogues de rue et expliquez-lui que la majorité de ces produits vont altérer l’efficacité et le métabolisme de ses médicaments et que non seulement ils peuvent provoquer des réactions défavorables mais qu’ils peuvent même être toxiques.
  • Manifestez de la sympathie face aux doléances de votre proche concernant les effets secondaires de ses médicaments mais ne vous en plaignez pas devant lui. Discutez plutôt de vos inquiétudes avec son médecin traitant. • Aidez votre proche à trouver un médecin empathique qui saura être à l’écoute de son patient et développer une bonne communication avec la famille. 

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