Une situation complexe qui amène beaucoup de questionnements

Les défis que vivent les personnes atteintes et les membres de l'entourage sont variés et souvent difficiles, mais ils ne sont pas insurmontables. 

En tête de liste, on compte les difficultés la difficulté à amener son proche consulter un spécialiste lorsqu'on détecte un problème d'ordre mental; la difficulté pour la personne atteinte d'accepter le traitement et la difficulté de prendre régulièrement sa médication. Ci-dessous quelques conseils pour chacun de ces défis. 

Quelle attitude doit-on adopter avec une personne que l’on croit atteinte d’une maladie mentale mais qui ne le sait pas (ou ne veut pas l’admettre) ?

Il est difficile de savoir comment réagir lorsque nous croyons qu’un être cher souffre d’une maladie mentale, et que celui-ci refuse d’admettre que quelque chose ne va pas – puisqu’il se sent tout à fait normal. La première attitude à prendre est de noter les comportements ou symptômes qui perturbent son fonctionnement dans sa vie quotidienne. Est-ce que cette personne souffre d’insomnie ? A-t-elle des difficultés de motivation et de concentration ? A-t-elle tendance à s’isoler de plus en plus ? Parle-t-elle de façon incohérente et illogique ? Est-elle hostile et méfiante envers les autres ? A-t-elle des problèmes au niveau de son hygiène personnelle ?

Lorsque vous constatez que cette personne a un ou plusieurs signes qui perturbent son fonctionnement ainsi que celui de son entourage immédiat, essayez de discuter de vos préoccupations avec elle. Si la personne [qui serait] atteinte d’un trouble mental n’est pas intéressée à en discuter, qu’elle devient agressive et hostile ou qu’elle nie souffrir d’une maladie mentale, attirez son attention sur un symptôme en particulier, par exemple son manque de concentration, et essayez de la convaincre d’aller consulter un médecin.

Dans cette démarche, il est important que la personne atteinte d’un trouble mental perçoive le médecin comme quelqu’un qui peut l’aider, et non comme une personne qui peut critiquer sa conduite ou qui veut lui faire du mal.

Malgré le fait que l’entourage puisse vivre difficilement la situation, il est fortement déconseillé d’accuser, de critiquer et de juger la personne atteinte de maladie mentale sur ses attitudes et ses comportements. Cela ne ferait qu’empirer l’état de santé psychique de la personne. Il est important de vous fier à votre intuition et de demander immédiatement de l’aide en cas de doute.
 
11- Comment amener une personne atteinte de schizophrénie à accepter de se faire soigner ? Y a-t-il des moyens pour obliger ces personnes à se faire traiter ?
 
Il n'est pas toujours évident de convaincre une personne atteinte de schizophrénie d'accepter de se faire soigner.

Trois situations peuvent se présenter. 

Premièrement, la personne atteinte de schizophrénie peut nier sa maladie, dire qu’elle est normale et que ce sont les autres qui ne le sont pas. Il est difficile dans ce cas d’argumenter avec cette personne, parce qu’elle peut ne pas discerner le problème en raison de ses symptômes. La persévérance doit être de mise dans cette situation, puisqu’elle peut éventuellement reconnaître que quelque chose ne va pas – avec vos arguments, vous pourriez alors la convaincre de se faire traiter. 

Deuxièmement, la personne atteinte peut avoir des symptômes de délires et d’hallucinations tellement sévères qu’elle ne peut percevoir la réalité; il est très difficile dans ces circonstances d’avoir une discussion raisonnable avec elle. Il est préférable d’éviter une confrontation.

Et troisièmement, la personne atteinte de schizophrénie peut refuser de se faire soigner à cause des effets secondaires des médicaments. Chez certains, l’absorption d’un médicament donné amène des étourdissements, vomissements, problèmes de vision et prise pondérale. Par conséquent, cela peut rendre le traitement difficilement supportable. Dans ce cas, vous pourriez convaincre la personne atteinte d’aller visiter son médecin ou son psychiatre. Celui-ci pourrait soit réduire le dosage, ajouter un autre médicament, voire changer de médicament, ce qui pourrait permettre d’atténuer les effets secondaires indésirables.

Bref, s’il est impossible malgré tous vos efforts de convaincre la personne de se faire soigner, et que vous constatez qu’elle a des symptômes ou des comportements qui pourraient représenter un danger pour elle-même ou pour autrui, la procédure judiciaire obligeant cette personne à se faire examiner par un psychiatre peut s’avérer une option. Vous trouverez de l’information sur le consentement aux soins et les droits aux services dans notre section sur les droits en santé mentale. 
 
12- Mon fils atteint de schizophrénie ne veut plus prendre ses médicaments. Que faire?
 
Si votre proche ne suit pas sa médication, essayez d’abord d’obtenir le consensus de toute la famille sur la nécessité de la médication. Autrement, il cherchera un appui et valorisera naturellement l’opinion du membre de la famille le plus opposé à la médication. Faites en sorte que le membre de la famille le plus influent à ses yeux prenne la parole : habituellement, le ou la conjoint(e), le copain ou la copine, le frère ou la sœur et (évidemment, en dernier recours), les parents.

Par la suite, préparez votre argumentation. Évitez de débuter par l’approche « gros bras », qui mènerait à des luttes de pouvoir stériles. Essayez plutôt de persuader votre proche de prendre sa médication en lui faisant valoir les bénéfices qu’il en retire. Mettez l’accent sur les avantages quotidiens (meilleur sommeil, effets anxiolytiques) et éviter de lui faire peur. En lui disant que les rechutes peuvent être évitées grâce aux médicaments, demandez-lui s’il croit qu’une rechute compliquerait l’atteinte de ses objectifs. 

Les conséquences d’une rechute sur les objectifs de vie peuvent ne pas être évidentes à la personne atteinte qui doit prendre des médicaments. Si elle nie les symptômes psychotiques, évitez la confrontation; ce qui semble parfois être un « déni », peut se traduire en réalité par l’embarras de se savoir malade ou fait partie d’un sain désir de ne pas laisser paraître la maladie. Soyez sensible et compréhensif, en comprenant qu’il est difficile d’admettre que l’on est atteint d’une « maladie mentale ».

Compatissez si votre proche se plaint des effets secondaires; les ignorer ne les fera pas disparaître. Le proche peut se sentir négligé ou incompris par l’indifférence que vous manifestez. Cependant, ne vous plaignez pas des effets secondaires ou de la nécessité de prendre des médicaments devant lui; sa volonté de suivre sa médication en serait érodée. Discutez plutôt de vos préoccupations avec le médecin.

Si la persuasion n’est pas efficace, il vaut mieux laisser le médecin ou l’équipe soignante prendre une décision ferme. Si tous les moyens échouent, il ne vous reste qu’à faire soigner votre proche sans son consentement ou à le faire évaluer par une équipe mobile de gestion de crise. Lorsqu’il y a souffrance, ces solutions valent beaucoup mieux que de se confronter directement à un patient en crise ne respectant pas sa médication. 

INSCRIPTION À L'INFOLETTRE

Restez informé(e) de nos nouvelles et prochains événements

 

Prénom
Nom
Courriel

 

CTA - M'abonner à l'infolettre - CTA

INSCRIPTION À L'INFOLETTRE

Restez informé(e) de nos nouvelles et prochains événements

 

Prénom
Nom
Courriel

 

CTA - M'abonner à l'infolettre - CTA